après le circuit théorique (voir carte post précédent), voici ce que ça a donné en réalité...
"1ère étape du tourisme : Gualeguaychu pour le carnaval. 2 jours de fête avec une dizaine d'argentins (avec un copain de Buenos Aires et ses potes) Au programme : gros asado avec musique et tout, grosse fiesta sur la plage (qui est en fait au bord d'une rivière) en pleine journée et puis aussi le carnaval quand même.
Vous comprenez donc qu'on repart de là en pleine forme ; direction le Nord...
On arrive à Santa Fe après une nuit et 3 heures de retard de bus. Ben en fait, ya pas grand chose à faire à Santa Fe. Je regarde la carte et trouve dans un coin un petit lieu nommé "réserve écologique". Je le propose à l'assemblée et le projet emporte la majorité. Mais après une heure de marche sous un soleil de plomb (hé oui, ici on est en été et en plus dans le nord du pays), les deux autres membres de l'assemblée émettent des doutes sur la nécessité de continuer ("Marre! Tu fais chier Moutoc avec tes idées de merde ! C'est fini, c'est la dernière fois qu'on te suit" (D'ALDEGUIER G. et MERCIER C., 2009)). Dans ces conditions, ma proposition d'aller au bout après tout ce chemin se heurte à 2 utilisations abusives du droit de véto. Dommage, si près du but... (Une analyse Google Earth ultérieure montrera qu'en fait, c'était moche et me fait perdre une barquette de frites pariée avec Clémie sur ce point). Enfin, nous voici sans eau sur le chemin du retour. Heureusement des gens gentils (après avoir vu nos têtes) nous en propose et nous offrent même des bananes en bonus (on devait vraiment avoir de sales têtes). On aurait même pu avoir des bières, mais certains ont trouvé que c'était peut être trop demander...tsss
On arrive donc à survivre jusqu'à atteindre la station de bus....
Re une nuit de bus pour arriver à Salta. Là, le seul truc un peu original qui nous arrive c'est une balade (très jolie ma foi) où un chien nous accompagne. Bof me direz-vous. Seul hic, au bout d'une heure, sur le chemin du retour, ils sont presque 10. Finalement, seulement 4 nous accompagnent un bon moment. Mais ils attaquent tous les gens qui s'approchent trop près de nous, les voitures et les vélos (certains sont à deux doigts de se faire arracher une jambe...) On s'en débarasse uniquement grâce à la force de caractère de Clémie qui énervée sait se faire comprendre dans toutes les langues (même chien argentin). De là, on repart pour Jujuy en stop. On se sépare au bout d'un moment pour que ça marche mieux. Les filles d'un côté, moi tout seul de l'autre. On rencontre des gens sympas, j'arrive un peu en retard par rapport à elles mais au final ça se passe plutôt bien. Raconté comme ça, c'est pas très important mais ça nous a mis en confiance et ça c'est important pour la suite.
On poursuit notre voyage vers le Nord. Purmamarca, Humahuaca... Les paysages de plus en plus beaux.
Quelques randos à pied et à cheval dans un décor de rêve laissent les plus beaux souvenirs du séjour qui malheureusement resteront dans nos têtes car plus de batterie dans les appareils photos. On quitte Hugues, un pote français qu'on a rencontré sur place pour repartir vers Cafayate. Là re rando en vélo jusqu'à une ptite cave à vin très sympathique. Mais ça se mérite et c'est avec une Clémie quasi lyophylisée qu'on l'atteint. Enfin, un ptit coup de vin et ça repart. Heureusement parce que c'est là que recommence les péripéties. En effet, cette fois, ils nous faut faire du stop jusqu'à Catamarca. Soit environ 450 km. Quand je vous disais que la mise en confiance était une étape importante. Objectif : atteindre Catamarca dans la soirée pour rejoindre un pote qu'on s'est fait au carnaval (cf début de l'aventure). Vu que ça a marché la 1ère fois, on prend les mêmes et on recommence. Les filles d'un côté (équipe bleu), Moutoc de l'autre (équipe rouge). Mais là c'est le drame...
Là déjà, ya vachement moins de monde qui passe et la route n'est pas du tout directe mais dans ces cas là, faut jamais douter. Enfin, pour ma part, le trajet s'est fait en 6 voitures. On m'a invité à boire le café avec la famille (mais qu'est ce que je fous là ?), on m'a offert des empanadas pour mon diner (autre spécialité locale) et on m'a également proposé de dormir dans un vrai lit (là j'ai un peu à contrecoeur décliné l'offre car je voulais avancer). Bref, avec tout ça, je me retrouve à 120 bornes de l'objectif, en pleine nuit, sans moyen de communication. Finalement, après 2h sans résultat, j'opte pour un taxi qui après négociation accepte de m'amener à bon port pour 20€ environ. Je passe sur le contrôle de police où les flics ont voulu jouer à me faire peur avec un mini séance d'interrogatoires entrecoupée de séance de fou rire entre eux (pas franchement rassurant). J'arrive à l'endroit prévu à 3h du mat. Evidemment, personne n'est là. Les numéros de tél que j'ai ne marchent pas. Seule solution : passer la nuit dans le parc. Finalement, je dors mieux que dans l'aéroport. Je passe la journée suivante à me demander si Clémie et Tako sont parvenues à bon port. La seule nouvelle que j'avais d'elles étaient un gars qui m'avait pris en stop et qui les avaient également prises 3 heures avant. Heureusement, on se retrouve le soir au moment de prendre le bus retour pour Buenos Aires. Tout est bien qui finit bien.
De notre côté avec Tako, nous avons fait le trajet en 3 voitures, et nous arrivons à Catamarca à 22H30 (à cette heure là Moutoc est loin, trèèèèès loin!). Nous retrouvons notre pote Ricardo. Nous passerons plusieurs fois devant la cathédrale, notre point de rencontre avec Moutoc...mais rien. 2h après toujours rien, 3h après...rien. Nous partons donc avec Ricardo au mariage d'un ami à lui (??) en pensant que Artur Bouloc nous appellerais dès son arrivée.
"- Mais il n'y avait pas un garçon avec vous?
- Ah si si, mais on l'a perdu
- comment ça vous l'avez perdu??
- Beh il était avec nous et pfiout on l'a perdu..."
J'avoue ça nous a fait rire (les autres flippaient vraiment quand même) mais au bout d'un moment on a commencé à s'inquiéter...Nous retrouverons Moutoc, détruit, avec des cernes jusqu'au cou mais avec le sourire à la gare routière...16h de bus de nuit et nous revoilà à Buenos Aires...